Recherche et pratique en art

« Recherche et pratique en art »

Responsable : Anne Creissels, MCF HDR en arts plastiques, Université de Lille SHS
Contact : annecreissels(at)orange.fr

prochaine séance jeudi 20 mai de 14h à 16h

Proposition de Philippe Guisgand (en collaboration avec Félicité Guillo et Clémence Bove)

« Autrement dit » 

Nous proposerons, sous l’angle de la comparaison des adresses, une communication performée. Celle-ci tramera des liens entre l’embodiement et la philosophie, la neurobiologie et la linguistique. En nous appuyant sur ces lectures – et en présentant les hypothèses typologiques issues de la recherche création d’Andrée Martin dans L’Abécédaire du corps dansant –, nous proposerons une alternative aux communications académiques. Précisons enfin que le contenu plus directement chorégraphique de cette communication prendra appui sur une création récente de Jan Martens (The Dog Days are Over) pour en fournir un des matériaux corporels.




Clémence Bove est danseuse et circassienne. Elle termine actuellement une licence « études en danse » et fait partie du groupe de recherche-action « PACS », mené par Philippe Guisgand, autour de l’accompagnement artistique de jeunes chorégraphes. Elle poursuivra l’an prochain ses études au sein du master « Pratiques critiques en danse » à l’Université de Lille. 

Félicité Guillo est danseuse, formée à l’Ecole du CCN de Roubaix puis à Art Factory International à Bologne. Etudiante en master 2 « Danse/Pratiques performatives », elle interroge l’écart entre discours et pratiques de la médiation culturelle. Avec Philippe Guisgand, elle a conçu le webdoc Devenir spectateur de danse (https://www.numeridanse.tv/themas/webdocs/devenir-spectateur-de-danse?) et interprété deux conférences dansée : La Danse flamande, 2014 et Comment devenir spectateur de danse en une leçon de moins de d'une heure ?, conférence dansée en 2016. 

Philippe Guisgand est professeur des Universités au département danse de Lille. Ses recherches actuelles portent sur les dialogues entre art et recherche académique ainsi que sur les modalités d’accompagnement à la création des jeunes chorégraphes (PACS – recherche action).

séance du jeudi 22 avril de 14h à 16h

David Faltot

« Cuisine plasticienne : une recherche en regard de l’art » 

Cette communication aura pour but la présentation de mon travail de recherche sur la "cuisine plasticienne", expression nourrie à la fois par des recherches pratiques et théoriques. L’intervention prendra une forme proche du "récit" ou de l’"histoire de vie", exercice emprunté à la sociologie, via un discours égotique retraçant mon parcours, des balbutiements d’une pratique artistique à la concrétisation d’une soutenance de thèse "synthèse" entre théorie et pratique. À travers une sélection d’exemples convoqués de manière chronologique, il s’agira donc de vous présenter ma démarche et mes conclusions sur la "cuisine plasticienne" tout en maintenant cette tension entre pratique et théorie, l’une et l’autre m’ayant permis, à tour de rôle, de tester, de valider et d’infirmer certaines hypothèses de recherche. Il sera également question du format de ma thèse de doctorat en Arts plastiques dans le cadre de laquelle j’ai mis en place un dispositif particulier et représentatif, selon moi, d’une recherche menée "en regard de" l’art.

David Faltot, Synthèse - version de soutenance, Galerie Commune, Tourcoing, 26 novembre 2019

David Faltot est artiste-chercheur et enseignant. Il a rédigé une thèse intitulée Cuisine plasticienne. Faire œuvre à partir de la cuisine dans les pratiques artistiques contemporaines, sous la direction de Véronique Goudinoux et de Valérie Boudier, soutenue le 26 novembre 2019 au sein de la Galerie Commune, espace d’exposition du département Arts plastiques de l’Université de Lille et de l’ESÄ. 

séance du jeudi 18 mars 2021

Carla Mariana da Costa

« Le concept d’haptique et la pratique artistique d’Adolf von Hildebrand : notes sur la vue, le plan et les formes dans Le problème de la forme dans les arts plastiques » 

L’objectif de mon intervention sera de jeter une lumière, à l’aune du concept d’haptique, sur les questions posées par la pensée d’Adolf von Hildebrand à propos notamment de l’interprétation des formes sculpturales à partir de plans bidimensionnels. Partant de la distinction que Hildebrand fait entre « vision rapprochée » et « vision éloignée », ainsi que de la question de la perception de la profondeur, je souhaite aborder le primat de la vue chez Hildebrand. Plus précisément, j’entends montrer comment le concept d’haptique offre une réponse aux questions suivantes, issues de l’ouvrage Le problème de la forme dans les arts plastiques : y a-t-il une difficulté quant à la formulation d’une théorie des formes plastiques qui soit dérivée prioritairement de la vue ? La vue est-elle capable de nous assurer de la tridimensionnalité des choses ou, au contraire, le toucher serait le sens le plus sollicité dans et par les œuvres tridimensionnelles ? Je m’appuierai, au sujet de l’haptique, sur la pensée de l’historien de l’art autrichien Alois Riegl et du philosophe Maurice Merleau-Ponty, que j’étudie dans le cadre de ma thèse. 

Adolf von Hildebrand, Stehender junger Mann (1881-1884)
détail de la tête, marbre, Nationalgalerie Berlin
Crédits de l’image : Museum Nünberger Kunst


Carla Mariana da Costa est doctorante à l’Université de Lille, rattachée au CEAC (Centre d’Étude des Arts Contemporains ULR 3587). Elle prépare une thèse sur la notion d’haptique sous la co-direction de Anne Boissière (CEAC ULR 3587 / Université de Lille) et de Audrey Rieber IHRIM 5317 / ENS de Lyon). Son étude consiste à penser la relation entre le voir et le toucher à partir de la pensée de l’historien de l’art autrichien Alois Riegl, ainsi que chez les philosophes Gilles Deleuze et Maurice Merleau-Ponty. Plus précisément, trois questions fondamentales servent de fil conducteur de cette étude : la relation entre vision rapprochée et vision éloignée, la perception de la profondeur et ce que donne à voir la couleur. C’est donc en s’appuyant sur les écrits esthétiques, où non seulement l’art mais aussi la sensorialité sont mises en avant, que Carla Mariana da Costa propose une lecture philosophique de l’haptique à partir de ces trois auteurs.

séance du jeudi 18 février 2021

Ana Bordenave

« Voyage en archives privées et dialogue subjectif avec l’œuvre, Mystère I : Hermaphrodite endormi/e (1982) de Klonaris/Thomadaki » 

Pour cette séance de séminaire, il sera question de visualiser les archives d’une œuvre comme la carte mentale à compléter d’une pratique de création. L’œuvre Mystère I : Hermaphrodite endormi/e est un environnement multimédia en trois salles, créé par le couple d’artiste Maria Klonaris et Katerina Thomadaki en 1982 pour la section son de la XIIème biennale de Paris. Regroupant différents médias, impossible à apprécier installée, la plus grande partie des archives et éléments d’œuvre encore existants est conservée dans l’atelier de Katerina Thomadaki. C’est cependant une œuvre charnière dans le travail des artistes et aux multiples liens de parenté car détournée sous forme de performance, de film, puis de projection de cinéma élargie… L’étude des archives devient alors le lieu d’un dialogue avec l’œuvre et sa carrière (Latour&Lowe) pour interroger ses affluents matériels et théoriques, une sorte d’entretien factice, complété ou parfois confronté à la parole de l’artiste. 



Ana Bordenave est doctorante en études de genre – Histoire de l’art et Arts plastiques, sous la direction d’Hélène Marquié au LEGS (Laboratoire des Études de genre et de sexualité), et d’Anne Creissels au CEAC (Centre d’étude des arts contemporains). Son sujet de thèse porte sur « De la performance à l’image performative chez les artistes Klonaris/Thomadaki (1965-auj.) ». Elle est chercheuse associée à la BnF au sein du département audiovisuel. Autrice d’un mémoire de recherche sur la revue Sorcière (1975-1982), elle a notamment publié à ce propos une présentation sur le site AWARE (2018), ainsi qu’une série de six entretiens et trois articles focus sur la Perséide Femenrev (2020). En tant que critique d’art, elle a pu collaborer avec les revues Mouvement, Manifesto XXI et LeChassis.

séance du jeudi 21 janvier 2021

Xuân-Lan Bui Khac 

« Abstraire. Du geste philosophique à la création chorégraphique »

Cette communication a pour objet de questionner la place des pratiques artistiques et de la création dans le cadre d’un doctorat de philosophie esthétique aboutissant à une thèse théorique et non une thèse-création. En effet, le travail de Xuân-Lan Bui Khac a muri au fur et à mesure de sa collaboration avec la chorégraphe Sarah Adjou. La participation à un processus de création se trouve donc au fondement de sa réflexion philosophique : elle l’engendre, la rencontre, ou en résulte. Le choix d’un format de thèse traditionnel semble ici assumé : il ne s’agit pas de l’amener vers un une thèse-création, mais de mettre en exergue le rôle que joue la pratique artistique dans la genèse comme la maturation d’une pensée, afin que cette dernière soit, malgré son caractère théorique, incarnée. En cela réside le sens que prend la notion d’"abstraction", fil directeur de sa thèse : au delà du concept philosophique et de la catégorie artistique, il s’agit d’un lieu d’exploration et de rencontre entre les processus de réflexion et de création. Ce travail invite donc à investir l’abstraction d’une dimension active — issue du verbe abstraire — afin de l’extraire de la rigidité du concept ou de la catégorie. Xuân-Lan exposera donc en guise de préambule la genèse de son projet de thèse, avant de présenter son travail de collaboration avec Sarah Adjou et la relation entre dramaturgie et écriture académique. Cela l’amènera à expliciter le rôle que jouent différents niveaux de pratiques au sein de sa recherche. L’exposé s’achèvera sur une tentative, en image, de rendre compte du jeu entre pratique et écriture, à travers une vidéo réalisée en juin 2020.



Xuân-Lan Bui Khac est doctorante en esthétique sous la direction d’Anne Boissière au CEAC (Centre d’Études en Arts Contemporains, Université de Lille). Elle collabore en tant que dramaturge au travail de la danseuse-chorégraphe Sarah Adjou. La création et la pratique artistique ont ainsi engendré les réflexions à l’origine de sa thèse : Lignes, courbes et mouvement. La danse entre abstraction et représentation, croisant les regards du philosophe Henri Maldiney, du peintre Pierre Soulages et du chorégraphe Jacopo Godani. Ce travail propose une compréhension du mouvement à l’aune de la notion d’abstraction, aussi bien du point de vue du discours esthétique que de la création chorégraphique. 

séance du jeudi 10 décembre 2020

Janaina Wagner 

 « Curupira et la machine du destin, film en cours de réalisation » 

Entre fiction et documentaire, Curupira et la machine du destin est une histoire d'amour et de vengeance entre deux personnages d'époques historiques différentes qui se situent à la frontière entre la fiction et la réalité : Curupira et le fantôme d'Iracema. Le film est un extrait de la rencontre dans le temps présent entre l'entité Curupira, un diable queer qui protège les forêts du Brésil, et Iracema, une prostituée « cabocla » (mélange entre indigène et blanc) de 14 ans, personnage fictif du film Iracema – uma transa amazônica, 1981, réalisé par Jorge Bodanzky et Orlando Senna. Iracema fantasma tombe amoureux de l'image de Curupira et se lance dans sa quête au carrefour des routes droites de l'Amazonie pour matérialiser une prophétie, une sorte de mythe de Prométhée à l'envers : enterrer le feu en le ramenant sur terre et venger l'avenir. Le lieu où se déroule le récit est réel et s’appelle littéralement Réalité (Realidade) ; les protagonistes sont fictifs – une fiction de l’histoire du cinéma d’un côté et, de l’autre, une fiction orale. 




Janaina Wagner développe son travail plastique sur différents supports : vidéo, photographie, livres, dessins, installations, scénographie et peinture, dans un processus de « découpage », réarticulant images et textes déjà présents dans la circulation médiatique. Actuellement résidente au Studio National des Arts Contemporains-Le Fresnoy (FR), Wagner a participé à plusieurs résidences artistiques, telles que Bolsa Pampulha (MG), Red Bull Station (SP), Phosphorus (SP), Casa Tomada (SP), Anarcademia, (W139, Amsterdam) et NES Skagaströnd, sur la côte rurale de l’Islande. Titulaire d’un master dans le Programme d'Expérimentation Artistique et Politique (SPEAP, Sciences Po), elle enseigne également la vidéo. S’intéressant à la manière dont l'humanité s'inscrit face au progrès et à son héritage, elle développe un récit d'imagerie critique autour de la fragilité humaine structurelle. L’aspect sociologique du journalisme, qu’elle adopte comme méthode, fonctionne pour elle comme une manière d'approcher les mécanismes qui valident une histoire comme vraie - une constellation de contes, de faits et d'images. Janaina Wagner vit et travaille entre Roubaix et São Paulo, Brésil. 
Lien vers son précédent film, Licantropia : https://www.beauxarts.com/videos/entre-chiens-et-loups/


séance du jeudi 19 novembre 2020, de 14h à 16h

Clémence Canet

« Entretien différé »

 

La séance sera l’occasion de découvrir un objet sonore qui tente de reconstituer la démarche à l’origine d’un projet curatorial en cours. À partir de l’exemple de l’exposition présentée, l’enregistrement audio apparaîtra comme la chambre d’écho d’une réflexion plus générale sur la façon dont on peut diffuser une recherche théorique. Via un principe de reenactment, l’enjeu sera ici d’expérimenter la recherche. 

 




Clémence Canet a une formation en lettres modernes et en histoire de l’art. Elle est commissaire d’exposition, enseignante, et prépare actuellement un doctorat en arts plastiques et linguistique sous la direction d’Anne Creissels et de Luca Greco. Ses recherches portent sur la visite-performance et sur les normes que peuvent véhiculer les discours sur l’art. Elle développe depuis peu une pratique performative qui lui permet notamment de partager son travail théorique. 

séance du jeudi 20 février 2020

Renata Andrade

« Artiste-chercheur·se / Chercheur·se-artiste : de l'outil de production à la production d'outils »

Lors de cette présentation, Renata Andrade se penche sur les liens unissant sa recherche universitaire et sa production artistique dans un mouvement continu de va et vient. Dans un premier temps, elle reviendra sur la manière dont son parcours d'artiste influence et sert ses productions académiques, notamment à travers l'exemple de « l'objet réfléchissant », un outil d'analyse qu'elle a développé au cours de sa recherche en Master 2. Ensuite, elle observera comment sa recherche universitaire s'est infiltrée dans ses productions artistiques, modifiant à la fois ses thèmes, son esthétique et son discours. Pour illustrer cela, elle s'appuiera sur ses œuvres « Love Bites » et « Déclaration d'amour ». 

Renata Andrade, Love Bites, Louvre-Lens, 2018

Titulaire d'une licence professionnelle en arts de la scène et d'une licence de l'institut des Beaux arts de São Paulo, Renata Andrade a travaillé comme actrice et scénographe pendant plus de dix ans au Brésil. Doctorante en première année à l'université de Lille au sein du centre d'études en Arts Contemporains (CEAC) et à l'université de Brasília au sein du groupe de recherche Modernisme et discours utopiques, sous la direction d'Anne Creissels et d'Elisa De Souza Martinez, elle prépare une thèse intitulée : « Le cannibalisme dans l'art contemporain : appropriation de mythes et stratégies d'émancipation ».  

  

séance du jeudi 13 février 2020

Thomas Laval

« Art, théorie, expositions : études de cas  »

La première partie de ce séminaire sera dédiée à une étude de cas qui a pour but de montrer comment, et pourquoi, la documenta 13 en 2012 a permis à la pensée de Donna Haraway d’investir le champ de l’art contemporain, dépassant ainsi une reconnaissance strictement universitaire. Une attention spéciale sera donnée à l’élaboration de la manifestation, la traduction des idées de D. Haraway dans l’exposition, et la réception de la documenta 13. Durant la seconde partie du séminaire seront présentés des projets d’exposition qui font se croiser pratiques artistiques et dimension de recherche, portée par les artistes et/ou par les commissaires d’expositions.

Tue Greenfort, The Worldly House at the documenta 13 in Kassel, 2012 © Fabian Fröhlich

Thomas Laval est diplômé d'un master en histoire de l'art contemporain et d'un master en art contemporain et commissariat d’exposition. Actuellement doctorant au sein de l’université de Lille et du laboratoire du CEAC (EA 3587) sous la direction de Nathalie Delbard, il étudie la production et le rôle d’artiste-chercheur·se·s à la veille et à l’aube du XXIème siècle. Il a notamment collaboré avec le Centre Pompidou à Paris, le Museo Reina Sofia à Madrid, le LaM à Villeneuve d'Ascq, et Kadist à Paris pour des travaux de recherche et de commissariat d’exposition.

séance du jeudi 6 février 2020

Marguerite Demoëte et Lucie Belarbi

« Léda et le cygne, de l'autre côté du mythe. Un projet de conte photographique entre recherche et création »

Ce travail de recherche et de création est né d'une interrogation personnelle sur la symbolique du cygne dans le travail de la photographe Lucie Belarbi d'une part et, d'autre part, d'une étude sur les modes de narrations du mythe et du conte dans les recherches de Marguerite Demoëte autour de l'enfance. Par le biais de nouvelles formes de narration, il s'agira d'interroger l'iconographie du mythe, de questionner la représentation dans la culture visuelle de la violence faite au corps de la femme, mais aussi d'ouvrir le mythe à de nouvelles interprétations en retravaillant le point de vue du féminin en photographie.


Photographe plasticienne, Lucie Belarbi mène différents travaux questionnant les liens entre identité sociale et personnelle. Les séries qu'elle a réalisées avec le duo Chassary & Belarbi ont été exposées par le festival Circulations, au Musée de l'Elysée de Lausanne, à la Biennale de la Mode ou encore au Musée de la Photographie de Moscou. Ce travail a également été publié dans la presse (Beaux-Arts, 20 minutes, TGV magazine, etc.). En 2017, après une période de voyage, Lucie ressent le besoin de signer seule ses travaux et elle écrit la série Entre le Ciel et la Terre, où la disparition et l’absence de son frère deviennent matière et motif photographique. La série a été exposée aux rencontres photographiques du 10e, à Paris en octobre 2019. Cette même année, toujours dans une démarche d’auteur, Lucie développe un partenariat avec Nina Ricci Parfums du groupe Puig et réalise des natures mortes "style de vie" pour les contenus de réseaux sociaux et web.

Après avoir étudié la philosophie et occupé différents postes dans l’édition, Marguerite Demoëte est actuellement doctorante en Esthétique au Centre d’Étude des Arts Contemporains et chargée de cours au département Arts plastiques de l’Université de Lille. Ses recherches portent sur « Le corps de l'enfance, entre art et sensibilité » (sous la direction d’Anne Boissière) et articulent une conception de l’enfance sous le régime de la mobilité et du jeu au travail de la photographe américaine Helen Levitt. Elle enseigne le "Français par l'art" et la médiation culturelle auprès d’artistes réfugiés à l'Atelier des Artistes en Exil, en partenariat avec le Musée du Jeu de Paume, le Palais de Tokyo et la Bibliothèque Forney. Elle est par ailleurs lectrice pour l’édition, participe à des émissions littéraires sur Radio Nova et collabore avec différents photographes et artistes.

séance du lundi 2 décembre 2019

Marine Allibert, Amélie François, Simon Zara

« Discussion autour de Sampling Tool, projet d’outil dynamique et transmissible de recherche par assemblage d’images »

Soucieux·se·s d’explorer et d’inventer des méthodologies alternatives de recherche par, avec et sur les images, nous discuterons des enjeux d’un projet collaboratif en cours visant à développer un ensemble de logiciels libres. À la fois outils de recherche par montage et organisation de documents visuels mais aussi supports de présentation dynamique, ces programmes seront conçus dans le cadre d’un hackathon avant d’être diffusés gratuitement. Inscrits dans la dynamique du « logiciel libre », ces outils pourraient ainsi dépasser leur contexte de création initial en évoluant au fil de potentielles réappropriations et modifications via diverses communautés de collaboration en ligne.

À partir d’une généalogie d’approches théoriques et artistiques dessinant les contours de méthodologies visuelles transdisciplinaires, nous dresserons un état des lieux de projets similaires existant dans différentes disciplines – académiques ou non – et nous nous efforcerons de nous positionner par rapport à l’héritage warburgien, point d’articulation inévitable pour un tel projet.



Marine Allibert est artiste-chercheuse en arts plastiques au sein du Centre d'études des arts contemporains (CEAC) et chargée de cours à l'université de Lille. Elle étudie les « pratiques photographiques tridimensionnelles » dans une thèse intitulée « La tridimensionnalité dans la photographie contemporaine » dirigée par Nathalie Delbard (Professeur des université, Université de Lille).

Amélie François est doctorante en arts plastiques à l’université de Lille (CEAC) sous la direction d’Anne Creissels. Ses recherches portent sur la sexualisation virtuelle des corps dans les pratiques artistiques contemporaines se situant à la frontière de l’activisme.

Simon Zara est artiste-chercheur, agrégé d’arts plastiques, chargé de cours, doctorant à l’université de Lille au CEAC et affilié à l’ACCRA Approches Contemporaines de la Création et de la Réflexion Artistiques) au sein de l’université de Strasbourg. Il poursuit une thèse intitulée « L’image latente et ses devenirs artistiques » sous la direction de Nathalie Delbard.

séance du jeudi 20 juin 2019

Anne Boissière

« L’écriture au travail »

On assimile facilement la philosophie et l’esthétique à la théorie, en opposition à l’art quant à lui situé du côté de la pratique. Une telle opposition ne va pas de soi. Il s’agira de considérer la façon dont l’esthétique philosophique est travaillée par des pratiques qui lui sont hétérogènes, notamment dans son rapport spécifique au sensible. L’écriture est le lieu de cette question.

Anne Boissière, Mouvement spontané 5

Anne Boissière, Professeure, CEAC, philosophie de l’art et esthétique
https://pro.univ-lille.fr/anne-boissiere/ 

séance du jeudi 23 mai 2019

Amélie François

« Le montage d’images comme méthodologie universitaire : entre recherche et pratique »

À travers cette intervention, je reviendrai sur ma pratique du montage d’images, qui occupe désormais une place cruciale dans le cadre de ma recherche sur la sexualisation virtuelle des corps aux frontières de l’art contemporain et de l’activisme. Située entre recherche et pratique, elle se présente d’une part comme un outil méthodologique permettant de structurer, de lier analyse plastique et sociologie dans un sujet abordant de très près la question féministe, et d’autre part comme une méthode de présentation s’apparentant à une forme d’exposition virtuelle. Par les choix effectués, cette pratique fait également écho aux créations artistiques des artistes qui se situent au fondement de mon corpus. Dans un second temps, je reviendrai également sur ma propre pratique artistique, et sur les liens qu’elle entretient avec ma recherche.



Doctorante en arts plastiques à l’université de Lille sous la direction d’Anne Creissels, Amélie François prépare une thèse intitulée Sexualisation virtuelle des corps aux frontières de l’art contemporain et de l’activisme.

contact : amelithyste(at)gmail.com


séance du jeudi 25 avril 2019

Victor Inisan


« Lumières portées, lumières porteuses : recherche et pratique autour de la luminescence »


Bâtie par la technique et la pratique de la scène, la recherche doctorale de Victor Inisan tente de penser les nouveaux contours dramaturgiques que dessine l’invasion récente des lampes lumi-nescentes (fluos, HMI, LED) sur la scène contemporaine d’arts vivants. En croisant expérimentations lumineuses, corpus contemporain et spectacles créés au sein du Groupe Le Sycomore, nous essaierons de comprendre comment théorie et pratique s’articulent à la fois au sein d’une thèse privée de sources secondaires et au coeur d’une compagnie émergente de théâtre-performance. 

Éclairage Public, ENS de Paris, mise en scène Victor Inisan, Groupe Le Sycomore » / Crédit Laureline Maurer


Diplômé d’un Master Arts de la scène de l’ENS de Lyon, Victor Inisan poursuit actuellement un doctorat à l’Université de Lille sous la direction de Véronique Perruchon, qui traite des « Dramaturgies de la luminescence sur la scène contemporaine ». Il est également metteur en scène au sein du Groupe Le Sycomore, dramaturge ainsi que rédacteur théâtre et danse au sein de la revue critique I/O Gazette.

victorinisan(at)orange.fr
www.le-sycomore.fr

séance du jeudi 28 février 2019

Frederico Lyra de Carvalho

« Steve Coleman : les limites du discours et de la recherche »

Le saxophoniste et compositeur Steve Coleman est actuellement un des plus grands musiciens de jazz. Auteur d'une œuvre importante, il incarne plusieurs contradictions de cette musique, notamment en faisant appel simultanément à une rigueur et une spontanéité dans le jeu. Dans cette présentation, nous allons nous concentrer sur un aspect particulier qui rend difficile la recherche sur lui. Fait rare parmi les musiciens de jazz, Coleman, en plus d'être très présent dans les divers médias, est auteur d'une vaste œuvre théorique. Cela produit un excès d'information où l'artiste tente de fournir lui-même les interprétations de son œuvre. Nous allons mettre en lumière cette difficulté liée la spécificité d’un artiste chercheur produisant son propre discours, quand la distance et les limites nécessaires à la critique et à la pensée font défaut.



Frederico Lyra de Carvalho est doctorant à l'université de Lille/CEAC sur la direction de Mme Anne Boissière. Il travaille sur la notion d'improvisation. Il est chargé de cours à l'université de Lille et à Paris 13.
contact : lyrafred(at)gmail.com

séance du jeudi 24 janvier 2019

Cindy Coutant

« Cyborgs et grammairiens  »

Comment pensons-nous, parlons-nous à travers nos dispositifs techniques ? Comment influent-ils sur nous à mesure que nous les faisons évoluer ? Cette question, que N. Katherine Hayles nomme la technogénèse, sera au cœur de cette session. Nous tenterons de comprendre comment subjectivité humaine et appareils techniques s’interpénètrent, notamment dans leur rapport étroit à la textualité (de la grammaire au code informatique). Aussi, nous nous intéresserons particulièrement aux artistes, chercheurs et écrivains qui tentent de démêler cette intrication, en faisant appel à des gestes spéculatifs qui brouillent les frontières entre pratique et théorie.

Cindy Coutant, Stream me a river, lecture augmentée, 2017

Cindy Coutant est artiste, actuellement au Fresnoy - studio national des arts contemporain. Elle démarre cette année une thèse de création Le Fresnoy/Université de Lille, sous la direction de Nathalie Delbard et de Julien Prévieux, intitulée « Pratiques du contre-dispositif en milieux numériques »
www.cindycoutant.com

séance du jeudi 13 décembre 2018


Anna Guilló

« L’entretien, pourquoi ? »

L’entretien est une forme littéraire particulière qui, bien qu’elle ait été en grande partie investie – et en partie dénaturée – par le journalisme, n’en reste pas moins l’outil privilégié des sciences humaines et sociales pour mener des enquêtes de terrain. L’entretien a une histoire qui puise ses origines dans le dialogue socratique et dont ce séminaire tentera de tracer la généalogie pour mieux comprendre pourquoi cet art de la question a, depuis une dizaine d’années, le vent en poupe, notamment dans le champ de l’art contemporain. En s'intéressant plus spécifiquement aux entretiens d’artistes qu’il s’agira ici de rattacher à la question plus générale des écrits d’artistes, ce séminaire tracera les grandes lignes historiques et méthodologiques de cette forme afin d’en proposer une application dans la recherche en arts plastiques à l’université.


Cette intervention s’appuiera sur l’expérience menée depuis huit ans par la revue Tête-à-tête, revue d’art et d’esthétique exclusivement composée d’entretiens de fond. Elle en dévoilera le fonctionnement, le protocole de travail ainsi que les spécificités éditoriales.

Anna Guilló est artiste et maître de conférences HDR en arts plastiques et sciences de l’art, à Aix-Marseille Université (LESA, programme de recherche "Images en transit : territoires et médiums"). Co-fondatrice du collectif d’artistes HIC SUNT, elle dirige par ailleurs la revue Tête-à-tête.

Pour plus de renseignements :

séance du jeudi 29 novembre 2018

Marine Allibert

« Une thèse universitaire par les arts plastiques »

Dans l'élaboration de sa thèse de doctorat en arts plastiques, Marine Allibert défend l'idée que des compétences plastiques variées (composition, installation, film, exposition ...) peuvent développer et structurer une recherche universitaire. Elle reviendra sur son parcours et présentera les outils et la méthodologie qu'elle déploie dans sa recherche dans le champ de la photographie contemporaine.



Artiste plasticienne, diplômée de l’ESAD Grenoble-Valence (DNSEP) et titulaire d'un Master création et études des arts contemporains de l'Université de Lille, Marine Allibert est actuellement doctorante en arts plastiques sous la direction de Nathalie Delbard avec une thèse intitulée : « La tridimensionnalité dans la photographie contemporaine ».
marine.allibert(at)gmail.com

introduction jeudi 25 octobre 2018

Anne Creissels

Le montage d'images comme outil et l'interprétation comme méthode

planche de l'atlas d'images Mnemosyne d'Aby Warburg

La figure de l'artiste chercheur·e et la conférence-performance comme forme hybride

Anne Creissels, La soutenance: une performance universitaire,
conférence-performance, durée : env. 20 mn
Mains d'oeuvres, Saint-Ouen, 25 novembre 2018